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Declan McKenna, un jeune qui a la frite

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Alors que se profilent les inévitables bilans musicaux de l’année 2017, il faut s’attendre à l’omniprésence du jeune Declan McKenna dans les Tops 10 indie des rédactions, entre les mastodontes Arcade Fire, Phoenix et XX. A juste titre ? Pour l’avoir vu sur scène à deux reprise – en février au Marché Gare lyonnais puis en octobre à La Maroquinerie – nous répondons par un oui franc et massif, tant son talent pour les mélodies accrocheuses et son charisme naturel sur scène crèvent les yeux et les oreilles, et inversement. Récit du show parisien d’un vieux briscard de 18 ans.

Perplexité

Fidèles à nos – mauvaises – habitudes de provinciaux, nous ratons l’essentiel de la prestation de la première partie Sam Fender, mais en écoutons assez pour constater le manque de subtilité de ses morceaux pop lourdingues, un peu à l’image de son nom de scène (l’existence des Gibson Brothers ne constituant en rien une excuse). Quand les lumières se rallument, et comme il fallait s’y attendre, la moyenne d’âge (14 ans max) nous plonge dans un abime de perplexité, sentiment renforcé par le fait que tout le public reprend en coeur Abba, Rick Astley, Aha et Human League, mais pas le Kids de MGMT ! Les roadies se bousculent sur la minuscule scène de la Maroquinerie et laissent enfin place au groupe dans un line up légèrement différent du début d’année, un bassiste au look d’étudiant en école d’ingénieur remplaçant la lycéenne vue à Lyon.

T-shirt prêt-à-déchirer

Signe de maturité, Declan a laissé tomber la salopette pour un look plus sophistiqué : jean blanc, veste velours noir et t-shirt blanc « prêt à déchirer ». Histoire de se mettre tout de suite le public – qui ne demande que ça – dans la poche, il attaque par l’hymne The Kids Don’t Wanna Come Home, immédiatement repris en coeur par toute la salle. C’est vrai qu’avec un album rempli de tubes sous le bras, il peut se permettre d’envoyer du gros d’entrée. S’enchainent le très beau Make Me Your Queen et Basic (extrait de l’EP Stains datant de 2016) avant que la pression remonte de plusieurs crans avec Bethlehem, provoquant les premiers mouvements de foule (gentils, les mouvements, on n’est pas au Hellfest).

Maîtrise de quadragénaire

Continuant à souffler le chaud et le froid, l’adolescent fait tour à tour valser l’assistance sur le très elliott-smithien Mind, chanter les groupies sur Humongous et sautiller tout son monde sur Isombardavec une maitrise de quadragénaire. Les autres membres du groupe semblent avoir reçu la consigne de ne pas faire de l’ombre à la star de la soirée, cumulant à eux 4 le charisme d’une botte de radis. Ne soyons pas trop mauvaise langue, la générosité est toujours plus appréciable que l’arrogance et chaque morceau est l’occasion d’un chouette moment : Why Do You Feel So Down est lancé a capella par le public et illuminé par les loupiotes des smartphones, I Am Everyone Else nous donne l’opportunité d’entendre le seul solo d’une guitariste aussi mignonne qu’inconnue de Google, et enfin Paracetamol  signera la fin du t-shirt de McKenna (arraché d’un mouvement épileptique) en même temps que celle de la plupart des culottes des premiers rangs.
Declan McKenna concert

Petits cadeaux

Tout au long du concert, les échanges avec le public sont nombreux et sincères, entre « we love you » gênés et petits cadeaux (une casquette marquée FRANCE par-ci, un picture disc de Bowie par là). Le crux est bien évidemment atteint avec le désormais très attendu slam du chanteur, tellement attendu qu’il est mis en scène sur une version rallongée du tube Brazil. Sautera ? Sautera pas ? Ouf, le voilà péniblement soulevé – pas facile de porter d’une main et de filmer de l’autre – et emmené pour un tour aussi court que la salle est petite. Soyons honnêtes, Declan McKenna n’est pas le nouveau Bowie, mais son succès croissant est amplement mérité. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il est bien entouré (pas comme Amy Winehouse, si vous voyez ce qu’on veut dire) et que le rock’n’roll circus ne nous le mangera pas.

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