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Festival TINALS : déclaration d’amour

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La 6e édition du festival This Is Not A Love Song vient de s’achever. On y était, on vous raconte.

Pour ceux qui regardent encore la télé ou débarqueraient de Saturne, This Is Not A Love Song (prononcer TINALS), c’est le Coachella français, les trous du cul en moins. En tout cas, c’est l’endroit rêvé pour une cure d’indie rock dans une ambiance détendue et sans se faire écraser les Converses. Basé dans et autour du Paloma, la salle nîmoise ultra-moderne pourtant coincée entre un aérodrome et une friche ferroviaire, le festival a de gros atouts dans sa manche : une ligne éditoriale sans faille (bye bye Vianney), des jauges limitées par les lieux (bye bye écrans géants), une ville où il fait bon chiller (hello terrasses et vielles pierres), des food trucks de qualité (ce qui partout ailleurs serait un oxymore). L’affiche, savant mélange de découvertes, espoirs, groupes confirmés et vieilles gloires, permet de picorer sans se mettre la pression ailleurs que dans le gosier.
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Du neuf avec du vieux

DYGL
A les écouter, ils sont de Sheffield. A les voir, moins. Mais il faut bien avouer que ces tokyoïtes ont appris leur petit Arctic Monkeys Illustré (préfacé par les Strokes) par coeur. Résultat, les bombinettes de 3mn s’enchainent pour le plus grand plaisir d’un public sous le charme de tant d’exotisme et pas mécontent de retrouver une certaine idée du rock’n’roll abandonnée par ses parents sus-nommés.
Gus Dapperton
Quand on fait de la pop indé et qu’on n’est pas japonais, il faut bien se démarquer autrement. Pour le prodige new yorkais et sa bande, ce sera coupe au bol, cheveux colorés et salopette. Tant qu’il conserve ce sens inné de la mélodie, nous on s’en balek, comme disent les jeunes, puisqu’il nous replonge avec délices dans des sonorités 80’s façon Pale Fountains, Prefab Sprout ou Field Mices. A suivre !
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Don’t believe the hype

Superorganism
On prédisait à la fanfare anglo-kiwi-nippone un dur passage au live, il n’en est rien. Certes, pour les guitares qui sonnent et les caisses claires qui claquent, il faudra repasser, mais entre l’aplomb de la chanteuse de poche Orono, les chorés de l’improbable team de choristes et les vidéos pleines de crevettes qui ont fait la réputation du groupe, on a passé un vrai bon moment et chanté avec les petits jeunes des premiers rangs : everybody wants to be famous !
Cigarettes after Sex
Les texans ont fait le plein de la grande salle et c’est mérité, pour peu que l’on soit fan de Spain ou de Mojave 3. Eloge de la lenteur, leur musique a littéralement plongé l’assistance dans une torpeur semi-érotique et ce qui devait arriver arriva : le jeune couple à mes côtés a fini par se rouler des tracto-pelles. Pour le batteur, c’est plus dur : caisse claire/charley, grosse caisse/charley, caisse claire/charley … à métronome 40 pendant une heure, y a de quoi avoir envie d’aller se faire embaucher chez Phoenix !
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Ligue des champions

Beck
On avait vu l’ablette scientologue en 2006 au beau milieu des 30000 festivaliers de Rock en Seine, autant dire qu’être au premier rang ce vendredi soir avait des airs de revanche ! Au cours d’un set alternant tubes passés (Devil’s Haircut, Girl ou l’incontournable Loser) et présents (Colors, Dreams, Up All Night), on aura pu constater son absence totale de talent pour la danse, et son talent absolu pour s’entourer des meilleurs. Mention spéciale à la présentation des musiciens sur des reprises – entre autres – des Rolling Stones et des Talking Heads.
Phoenix
Bon, soyons francs, on est fans. Et le fait de les avoir croisés en ville, un sac de calissons à la main, n’a pas arrangé notre groupie-itude. Il faut pourtant savoir le reconnaitre : le show frise le pilote automatique. La setlist, certes composée uniquement de tubes, est la même que sur les festivals 2017 et les gesticulations de Thomas Mars ne surprennent plus personne. Tout cela aurait besoin d’être un peu renouvelé mais pour le reste, c’est quand même le concert qui a soulevé le plus d’enthousiasme. Il faut dire qu’il faut un certain talent pour faire d’un instrumental de 6 minutes (Love Like A Sunset part 1) le point d’orgue de la soirée. Et si ça ne suffit pas, on peut aussi la passer à regarder Thomas Hedlund, le batteur fou tout droit sorti du Muppet Show.
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Brotherhood

The Jesus & Mary Chain
On sait bien que les frères Reid n’ont jamais été des gros déconneurs sur scène, privilégiant la pénombre, les machines à fumée et le face à face avec les amplis au dialogue social. Mais ce groupe, responsable pour moitié de ma surdité précoce, a une place particulière dans le coeur de nombre d’indie fans portés ce soir là sur l’indulgence. Le set, basé aux 3/4 sur le très correct dernier album Damage & Joy sorti l’année dernière et agrémenté tout de même des incontournables April Skies et Just Like Honey, reste un moment pénible pour les deux frangins. Pendant que William compte les trous de la grille de son ampli Orange, Jim Reid vomit ses lyrics comme un tuberculeux ses glaviots de sang. Mourir sur scène, oui, mais pas d’un cancer.
The Breeders
S’il y en deux qui sont contentes d’être sur scène, ce sont bien les jumelles Deal ! A les voir se taquiner en buvant du thé, on se dit que les cures de desintox sont bien loin et c’est tant mieux. Elles aussi assurent le service après-vente du dernier album, mais n’oublient pas de se mettre le public dans la poche avec Drivin’ On 9 et Cannonball. Mais ce que l’on retiendra, c’est ce beau sourire qui ne quittera pas leur visage buriné de mamies rockeuses.
Et si les frères Reid allaient faire un stage chez les soeurs Deal ?

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